Principes de base de la gemmothérapie
Petite sœur de la phytothérapie, la gemmothérapie renvoie à son étymologie latine. Gemme signifie aussi bien pierre précieuse que bourgeon. C’est ce second sens qui a été retenu, même si les bienfaits des plantes sont ô combien précieux… La gemmothérapie utilise donc les tissus embryonnaires frais des arbres, arbustes et autres plantes. Si l’on parle de bourgeons par raccourci, il faut ici entendre également les radicelles et les jeunes pousses pour bien cerner la matière première de la discipline. Pour devenir des médicaments, les embryons macèrent dans un mélange d’eau, de glycérine et d’alcool. Les principes actifs végétaux sont ainsi concentrés dans les solutions obtenues. Ces macérâts ont différentes vertus selon les plantes qui les composent. La théorie sur laquelle repose la gemmothérapie défend l’idée que le bourgeon porte en lui le potentiel de développement d’une plante et donc des propriétés thérapeutiques supérieures aux autres parties de la plante. La gemmothérapie se réclame plus efficace que la phytothérapie traditionnelle. On parle souvent de globalité du bourgeon : non seulement la teneur en principes actifs serait plus importante mais la gamme d’effets constatés serait plus large. Toutefois, des études ont démontré que le bourgeon ne porte pas toujours les qualités du reste de la plante. Un bourgeon de fraise n’a pas les vitamines d’une fraise bien rouge et bien mûre, gorgée de soleil.
Histoire de la gemmothérapie
Les bourgeons sont utilisés pour se soigner depuis la préhistoire, mais c’est au Moyen-âge dans les livres d’alchimie que l’on retrouve les premières traces d’une utilisation consciente des bourgeons dans la pharmacopée. Les bourgeons de sapin étaient par exemple utilisés dans la fabrication de sirops expectorants pour traiter les toux. C’est cependant au XXème siècle et plus précisément au cours des années 1960 en Belgique que le docteur Pol Henry émet l’hypothèse que le méristème contient toute l’énergie nécessaire au développement des plantes. Il appela sa théorie la phytoembryothérapie avant que l’homéopathe Max Tétau ne la rebaptise gemmothérapie au cours de la décennie suivante. D’autres médecins se sont ensuite emparés de la discipline, la plaçant à mi-chemin entre la phytothérapie et l’homéopathie.